
Mon histoire
Mon parcours équestre est assez atypique bien qu’il commence comme pour beaucoup de cavaliers : un baptême poney dans un parc, une séance de découverte dans un poney-club avec le centre aéré et un amour inné pour toutes les créatures poilues !
J'ai ensuite fais mes premièrs apprentissages dans un poney-club génial où je faisais des stages pendant les vacances. Les activités que nous pratiquions étaient des plus variées : des reprises classique mais aussi des jeux, du cross, des baignades dans la rivière, des défilés en ville, etc. Malheureusement, un jour ce petit club ferma.
Je fut condamnée comme pour beaucoup d'entre-nous au centre équestre le plus proche du domicile ...Le club citadin où les chevaux passaient du box au manège sans voir le jour.
Puis, l’adolescence m’a fait prendre conscience de ce que vivaient ces « chevaux-esclaves » ; j’ai préféré arrêter que de « collaborer ». Je ne montait qu'en vacances, ce qui me permit de faire un galop mémorable sur la plage en Vendée et de ressentir un plaisir vraiment partagé avec ma monture. C’est ainsi que j’ai compris que la place du cheval était dans la nature…

Le permis en poche, j’ai choisi un club où les chevaux vivaient au pré mais où l’enseignement était très classique. Cela m’a donné l’envie de progresser techniquement, pour enfin réaliser mon rêve d’enfant : en faire mon métier ! J’ai commencé par une formation d’A.T.E. (accompagnatrice de tourisme équestre) dans un club western pour étancher ma soif de curiosité et pour enrichir ma technique équestres. Néanmoins, j’ai vite été désenchantée par les méthodes de mon formateur qui ne reflétaient pas ses paroles ! Il s’est retrouvé un jour face à un cheval sur qui la soumission n’avait pas le résultat attendu. Ce cheval s’était Kiss Me, que j’ai acheté à la fin de ma formation et qui m’a appris beaucoup sur la patience et la persévérance !
Après L’A.T.E., j’ai passé le tronc commun du monitorat, j’ai acquis quelques autres chevaux et créé une association. Puis le destin m’a fait changer de département et j’ai passé le reste de mon diplôme en V.A.E. (validation d’acquis et d’expérience). Mon club, axé tourisme équestre et l'équitation western, fonctionnait à merveille mais j’avais perdu l’envie de continuer. Pourquoi ? Parce que je m’étais efforcée de dresser mes chevaux dans la légèreté, et malgré mon exigence envers mes élèves, mes débutants ne pouvaient pas avoir une main douce dès le départ Qui plus est, je ne supportais plus le regard de mes chevaux qui semblaient me dire en souffrant : « Pourquoi tu nous imposes cela ?»Un ami m'a dit: : « Pourquoi tu n’enlèves pas tout simplement les mors ? ». Cavaliers western, nous connaissions l’utilisation du side-pull, du hackamore ou du bosal. Sachez qu’en western, on débourre les chevaux en side-pull, le temps de leur inculquer les aides de base puis, plus le dressage avance, plus le mors devient puissant car les aides s’affinent, et son utilisation se restreint "au poids du cuir" .
J’ai donc enlevé les mors et mes chevaux m’ont confortés dans mon choix, ils étaient sages et plus coopératifs. Et là, lorsque vos chevaux, qui quelques jours plus tôt levaient la tête au plafond dents serrées, plongent la tête dans la muserolle du side-pull entre les mains du cavalier ébahi...vous vous dîtes : « j’ai fait le bon choix ! »


Dix ans sont passé et j’en avais marre d’entendre les critiques comme quoi, sans mors, nous ne faisions pas de la « vrai » équitation et ma quête de technique me donna ce challenge, démontrer qu’un cheval qui n’a jamais connu le mors peut dresser...Il m'a fallu trouver un professeur, de la vieille école qui accepte l'idée... Il m’a appris beaucoup, mais en bon juge de dressage, son formatage allait nous conduire, sans mors, dans l’impasse. Avec lui j’ai passé mon galop 7 classique, sans mors. Le hic, sans mors, c’était le contact permanent, mais , comme toujours, les chevaux nous montrent la voie, à condition de savoir les écouter.
Cet été là, dans cet état confus, je tombe sur une vidéo de la championne du monde de pleasure : une discipline western où le cheval dans des allures rasantes doit montrer la plus grande docilité dans une attitude détendue. Et là, cette cavalière, montant rênes longues, enchaine les changements de pieds, les transitions super fluides et tout cela sans que le cheval ne montre aucun signe de résistance ou d’inconfort...A cet instant j’ai pensé : « mais qu’ai-je loupé ? » Quelques jours plus tôt j’avais réservé pour nos vacances, avec mon mari, un stage de dressage en Andalousie...Allions-nous encore creuser un peu plus dans le brouillard des méthodes équestres, ou allions nous enfin trouver une éclaircie ?
Ce fût difficile de remettre un mors, mais c’est en Espagne que j’ai découvert l’équitation Française ! Pourquoi : parce que le monde entier est sous la coupe de la FEI (fédération équestre internationale) –et oui, n’oubliez pas que le but le plus courant c’est la compétition ! Et la FEI a bien dû choisir des textes de références en matière de règlement. Donc en club on monte à l'allemande. Mais en Espagne c’est l'équitation de travail ou la doma. Vous, face à un taureau, confieriez-vous votre vie à un cheval sur les épaules, lourd dans la main et qui a besoin d’un coup d’éperon à chaque pas pour rester réactif ? Je pense qu’on optera tous plutôt pour cet idéal de légèreté, prêt à bondir au souffle de la botte !

De retour en France, il a fallu avertir mes élèves : on change tout !! Comment les chevaux allaient s’adapter ? Pour eux, ce fut aussi simple qu’avec les enfants, les adultes étaient plus méfiants. Mais alors, si je disais tout le contraire d’avant, pouvaient-ils me faire confiance ? Puis les chevaux nous ont prouvé qu’une fois de plus, que nous avions choisit la bonne voie. Nous avons ensuite trouvé en France un professeur (Patrice Franchet D’esperey) encore plus dans notre philosophie. Ouvert au « sans mors » et surtout bannissant la fixité de l’encolure, les tensions, et à la recherche de la fluidité et de l’équilibre.
Aujourd’hui, je travaille d'avantage mes jeunes chevaux à la longe, sans jamais recourir aux enrênements. Des points d’acupressures de la méthode P. Franchet D'Esperey (nouvelle équitation à la française) me permettent d’obtenir des flexions volontaires du cheval, des extensions d'encolure , de la décontraction et une grande connexion. J'utilise également ce que j’ai appris en "éthologie/natural horsemanship", le clicker training et la liberté toujours en m'adaptant à chaque cheval.
Je m’attache particulièrement à faire travailler mes cavaliers sur leur position, une attitude centrée mais active, décontractée mais disciplinée. La rigueur dont doit faire preuve le cavalier qui recherche la légerté, c’est celle d'agir uniquement lorsque le cheval doit changer d’allure, de direction, de mouvement ou d’équilibre, puis « le cheval doit être laissé à lui-même, les aides doivent cesser d’agir et rester silencieuses ». (Jean Claude Racinet.).
J'effectue régulièrement des stages en Andalousie, et ici avec Sergio Perdigao ou d'autres afin de continuer de me former. J'ai testé également la Doma india cet été en Catalogne.
Plus j’avance plus j’affine mes choix dans la technique équestre la plus adaptée à l’équitation naturelle et artistique.
